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mardi 7 juillet 2009

L'homme est un animal arboricole




Samedi, bonnes conditions vent NW, mais pas pour le Gringlay. Je vois les nuages en rues Ouest-Est plus vers le Nord. Qu'y a t'il par là ? Coo dont on m'a parlé il y a peu. Une heure de route, j'y vais... effectivement, le vent est mieux orienté. J'arrive et je vois déjà quelques voiles en l'air et ça semble tenir. Super ! Avec la moto, pas de problème de parking. Le plus dur est de trouver le départ du téléphérique. Et oui ! c'est bien organisé sur place ! Je plaisante bien sûr, ce n'est pas le club sensation'ailes qui gère ce moyen de montée, mais le parc d'attraction PopsaCoo. Je vois qu'il faut acheter une carte à points pour pouvoir monter sur le téléphérique. 25 € la carte de 20 points... il est annoncé 6 points pour cette attraction, ce qui me fait 3 remontées, purée, c'est pas donné, me dis-je. Je fais la file avec mon barda et le préposé me demande si c'est pour le parapente. J'opine du chef (c'est marrant comme expression, non ?) et il me barre 2 points. Ouf ! c'est moins cher que prévu, parce que c'est quasi indispensable de monter de cette façon si on veut faire plus d'un ou deux vols sur la journée. Ca grimpe sec quand même. 2,5 € pour la facilité, ça reste abordable pour la pratique d'un sport qui est assez cher à pratiquer. Bref, j'embarque, avec mon sac en passager pour une lente montée mécanisée.
Arrivé en haut, je m'attends à trouver une indication pour rejoindre le déco, mais rien... je dois de toute façon monter et je sais que je dois me diriger vers la gauche, ce que je fais. Je me retrouve sur un chemin que je prends vers la gauche. Erreur ! en fait, il faut aller sur la droite, puis choper une espèce de chemin/lit de rivière qui monte tout droit, jusqu'en haut, où l'on se retrouve à un croisement, et là, il y a des panneaux indiquant les deux sites d'envol.
J'enquille vers la gauche, puisque le vent est Ouest et je rejoins le déco où se trouvent quelques libéristes du pays, des Bruxellois et des locaux. Le vent est changeant O-NO-N. Les convoyeurs attendent. Je déballe le matos et j'étale. Je suis devant tout le monde, mais je ne veux pas décoller le premier, vu que c'est mon premier vol sur le site. Je me renseigne sur les particularités, qui sont peu nombreuses : attérro en bas, sinon, rien de spécial. On poireaute là pendant un moment. Les conditions thermiques se dégradent. Je ne crois pas que je vais rester longtemps en l'air. Le vent se met dans la bonne direction et avec assez de force : c'est le moment. Personne n'a l'air de bouger. J'y vais, tant pis si je suis le premier ! Bon déco. Les autres suivent. Un bon petit vol de 10 min, j'ai accroché quelque chose. Finale en Z puis posé dans le champ officiel. Je ne suis pas le dernier du groupe, héhé, j'ai tenu plus longtemps que les bien équipés qui étaient derrière moi. Comme quoi il ne faut pas nécessairement avoir un vario pour voler. Mais je vais m'en acheter un prochainement, c'est indispensable. Le feeling ne suffit pas dans des conditions difficiles.
Il est 17h. Encore le temps pour un dernier petit vol. D'ailleurs, il y a encore pas mal de monde en l'air. Cette fois-ci, je prends directement le bon chemin, ce qui me fait gagner pas mal de temps par rapport à ma première remontée. Les créneaux de décollage sont vraiment restreints. Ca souffle en latéral, du Nord, mais l'Ouest ne donne pas grand-chose. Finalement, Ben, un habitué décolle, je le suis. Il chope quelque chose, mais vire plus court que moi. Je tartine pour rester dans son thermique et ce faisant, je descends quand même assez bas. Je frôle les arbres. Je veux passer une espèce de petite crête pour me retrouver dans la descente, mais une pointe de pin se dresse sur mon chemin. Je me dirige vers la gauche, en étant déjà assez proche des feuillus, pour éviter l'obstacle, mais je dérive en plein dessus. Je me dis que ce n'est pas grave, que je vais passer en touchant la pointe, mais c'est vachement rigide et plouf ! arrêté dans mon vol, je chute dans les arbres. Merde ! j'ai pas l'air d'un con. Ca dégringole sec, puis la voile m'arrête dans ma chute, encore à quelques mètres du sol. Je suis le long d'un hêtre, dont les branches m'offrent généreusement un appui sûr. J'ai été vraiment surpris de bucheronner sur ce coup. Je me libère d'un élévateur, pour essayer de descendre la voile, mais rien de vient. Assuré de ne pas tomber, je me défais de la sellette. J'utilise mon Leatherman pour scier les branches qui gênent la voile, mais cela ne sert à rien : la voile est accrochée dans le pin voisin, que je ne peux escalader. Tant pis, elle restera là. Je décroche la sellette de l'autre élévateur et rejoins le sol. Les autres m'ayant vu atterrir dans un mauvais endroit ont survolé ma voile et je leur ai crié que tout allait bien. Je descends à l'atterro en vitesse pour les avertir que je n'avais rien. Louis Neys, le responsable du site est justement là et me demande pourquoi je suis descendu. En fait, il fallait que je ne bouge pas et que j'attende les secours. Effectivement, quelques minutes plus tard, on entend la sirène des pompiers. Louis me dit d'aller les rejoindre pour me signaler et récupérer ma voile. Je file sur ma moto dans la direction indiquée (ce qui n'est pas le fort de Louis, comme je m'en suis rendu compte) et en essayant de passer à tout prix avec la moto, je me retrouve embourbé, la moto par terre, emmerdé comme pas possible pour faire demi-tour. Zut, pas le bon chemin. Je parviens finalement à me sortir de cette fâcheuse posture pour essayer un autre chemin. J'arrive chez un Hollandais résidant qui me propose de me conduire avec son 4X4. Purée, les pompiers doivent être en train de me chercher dans tous les coins. On arrive finalement sur place, mais personne ! Pas de bruit, rien ! Je téléphone au 112 et j'apprends que l'intervention a été annulée. Merde alors ! Le gentil Hollandais me reconduit chez lui, auprès de ma moto. Je reviendrai chercher ma voile le lendemain.
Dimanche. Je téléphone à Louis. Il est sur place pour marquer l'emplacement pour les pompiers. Chouette, je ne devrai pas me tuer pour récupérer ma voile. Je contacte les pompiers de Stavelot. Ils sont prêts à partir. Je leur dit que je suis encore à la maison et que je mettrai plus d'une heure pour arriver. Pas de problème, il vont faire ça tranquillement. En partant, j'achète quelques bouteilles de Saint-Emilion Grand Cru pour remercier tout ce petit monde si serviable. En arrivant, les pompiers avaient fini de récupérer ma voile. Emballée en vrac avec des branches, témoins de mon aventure. Je leur file la bibine, ce qui a l'air de leur faire plaisir et je demande un numéro de compte pour virer une participation aux frais. C'est la pratique ici, et je suis vraiment reconnaissant de ce qu'ils ont fait. C'est vraiment la moindre des choses. On passe chez le Hollandais, promoteur d'éolienne et ennemi de Louis, comme il me l'a appris hier. Le monde est petit. St Emilion pour le Batave. En route pour la dernière livraison, chez Louis, puis retour maison. En chemin, on s'arrête pour démêler la voile et contrôler son état. J'ai encore une fois de la chance : elle n'a rien du tout. Les gars de Stavelot ont fait du bon boulot (bouleau ?). Merci encore une fois à eux.

Conclusion : c'est arrivé à cause d'une mauvaise décision de ma part. J'aurais du obliquer sur la droite, rechercher la sécurité de la pente plutôt qu'approcher trop près des arbres. Je me suis équipé également d'une radio, cela me permettra d'être en contact avec les autres, pour entendre les instructions en cas de problème similaire ou autre.

Vols en format GPX.


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