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vendredi 18 juin 2010

Vracs en vrac

Le jour du nettoyage du site du Gringlay, organisé par Cumulux, nous avons bien rempli notre tâche, mangé des saucisses au barbecue et pris notre matériel pour voler, au cas où.
Le vent soufflait du Nord, pas du tout dans l'axe de décollage. La convection a commencé et les cumulus sont apparus. Yann s'est préparé et est parti lors d'une bulle thermique qui remontait la pente, vol tranquille en plouf. J'avais également envie de faire un petit vol. Ma voile prête, attachée à la sellette altirando. Un thermique se pointe, j'enquille et je monte directement, très fier devant les autres restés à regarder et pas vraiment enclins à décoller. Je m'éloigne sous le vent et je suis déjà assez haut lorsque, en tournant dans un thermique, ma vitesse devient nulle, bras hauts et ma voile se ferme complètement. Ouah! Je regarde vers le bas, je suis haut, heureusement. Je réalise que je n'ai pas de parachute de secours avec cette sellette. C'est con ! La voile se rouvre d'elle-même au bout de longues secondes de chute quasi libre. Je contrôle l'ouverture et la reprise de trajectoire. Je suis dans une mauvaise position. Je me dirige face au vent, vers le Nord et retombe dans la même zone. Nouveau vrac, mais plus bas cette fois. Ce n'est pas vraiment rassurant, mais je ne peux rien y faire, je suis bras hauts et je n'ai pas l'accélérateur monté non plus sur la sellette. Décidemment, ça craint. Je file vers le Sud, dos au vent pour échapper à cette dégueulante et décide de me poser au plus vite, sur la crête, pas dans la vallée plus bas. En me remettant face au vent, pour l'atterro, je me fais encore une fois mettre en vrac. Cette fois, je me dis que c'est bon pour ma pomme, un crash bien moulé, mais la voile se rouvre encore assez haut et je me pose relativement bien dans le champ visé. J'avise par radio que tout va bien. On vient même me rechercher en voiture, une équipe de secours qui craignait le pire, tout le monde m'ayant vu faire mon stage SIV improvisé.
Sur le moment, je ne balisais pas de ce qui venait de se passer, ne réalisant pas encore que j'avais risqué ma vie ou mon intégrité physique. Suite à ce vol mémorable, je suis interdit de vol au Gringlay, tant que je n'ai pas de brevet de pilote et de matériel adéquat. Le comité du club a pris cette décision à juste titre, mais je l'avais compris de moi-même : voler surtoilé dans de telles conditions n'est vraiment pas recommandable, et encore moins sans secours et accélérateur !
Je suis allé quelques jours plus tard faire des petits vols en pente-école où j'ai encore pu réaliser que, décidemment, il fallait que j'abandonne la sigma, à contre-coeur. J'ai réussi à devoir utiliser l'accélérateur dans ces conditions, me trouvant dans des configurations peu rassurantes, à quelques mètres du sol, alors que mes talons se rappellent à mon bon souvenir de temps à autre, plus de 4 mois après mon crash sur ce même site de pente-école.
C'est vraiment ce jour-là que ma décision d'abandon a été prise, estimant ne pas avoir fait de faute de pilotage (mais est-ce vrai ?), mais d'avoir été sans contrôle total de la voile.

Conclusion : ne pas utiliser du matériel pour lequel on est pas fait, même pour une question de budget, comme cela a été mon cas. J'ai eu énormément de chance de ne pas avoir plus de séquelles physiques de mes essais à vif et de ne pas me dégoûter de ce sport merveilleux.

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