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vendredi 6 novembre 2009

Vol à Zoufftgen par temps froid et venteux.

Vendredi 30 octobre, vent 15 Km/h Est annoncé l'après-midi. Je me rue vers Volmerange-les-Mines. Je suis fébrile comme si j'allais retrouver l'amour de ma vie. Embouteillages de tous les côtés, on dirait que le sort s'acharne à m'empêcher d'atteindre mon but ! Finalement, sans GPS, je contourne par la nationale Luxembourg-Thionville, pour repiquer vers Zoufftgen-village. J'aperçois des ailes sur le site. Je n'en peux plus d'impatience. Je prends le chemin avec la voiture, ce que je m'étais promis de ne plus faire, vu l'état désastreux du revêtement. Une heure de retard sur ce que j'avais prévu : je râle, mais on me dit que de toute façon, je n'ai pas raté grand-chose, que le vent était trop fort. Effectivement, ça souffle bien. J'étale, je gonfle, bien penché en avant, trop dynamique, je décolle puis me repose. J'insiste et me voilà parti pour un vol d'une heure et demie. Ca souffle bien et je m'aperçois que je recule en position bras hauts. Je suis assez éloigné du déco pour y rentrer en crabe et je me vois déjà atterrir dans un champ derrière la ligne d'arbre, ce qui ne m'enchante guère. Je sors l'accélérateur et j'appuie. Je continue de descendre mais j'avance face au vent. Je suis trop en arrière pour arriver de cette manière à atterrir en sécurité au pied du relief. Je balise un peu, mais je suis encore assez haut pour envisager d'autres options. Je reprends de l'altitude en position accélérée : cool. Le mauvais cap est passé. Il fait 9-10°C. J'ai froid aux mains. Je me repositionne plus près du déco, je n'ose plus m'aventurer trop loin avec le vent qui souffle pas mal, je suis souvent obligé d'accélérer aux pieds pour avancer contre le vent. Je fais un 360° pour descendre : c'est impressionnant quand on passe en vent arrière, ça file un max. Je fais les oreilles, sans grand succès : elles ne se plaquent pas sous l'aile. Il paraît que c'est normal pour une Sigma... N'empêche que mon problème est que je n'arrive pas à descendre. Ce n'est pas la première fois, mais comme j'ai les mains froides qui commencent à me gêner, cela m'inquiète un peu. Il y a du monde au-dessus du déco qui essaye de se poser. Je fais une simu d'approche face au vent, tout accélérateur enfoncé, mais devant le relief, vers l'Est et j'avance en descendant. Je me dis que cette approche est applicable pour joindre le déco et je me positionne pas mal en arrière pour tenter d'atterrir au bon endroit. Et bien, c'était une mauvaise idée : l'effet du vent est amplifié par la crête et je n'avance pas d'un brin, je descends et j'ai peur de me retrouver dans les rouleaux et de me casser la gueule bien comme il faut. De toute façon, je ne fais que descendre à la verticale et je n'ai pas d'autre option que de me poser. A une hauteur d'une dizaine de mètre, le vent baisse d'un coup, ça y est, je suis dans la dépression ! Je m'attends au pire. Je relève tout pour reprendre de la vitesse et faire un freinage rapide. Je me pose assez lourdement dans le champ fraîchement imbibé de produits chimiques que le paysan vient de répandre. Mais j'ai eu chaud sur ce coup ! Prochaine étape : décollages et posés au déco. Plus besoin de tenir des heures en l'air, ce n'est pas un problème dans des conditions climatiques comme celles-là. Il faut vraiment que je sécurise un max mes atterrissages : je n'aurai pas toujours de la chance et je n'ai pas envie de me retrouver dans un fauteuil roulant ou pire...